NOTES DE CECILE PIGNOLET

Marie-Hélène nous écrit :

[...] J' ai reçu en décembre dernier quelques notes de Cécile Pignolet, une grande amie de la famille que Maman aimait beaucoup. En effet, il y a longtemps que je souhaitais que Maman consigne ses "mémoires" et je m'étais mise en quête d'une personne pouvant l'y aider quand Cécile s'est proposée. Malheureusement, elle n'a eu qu'une fois l'occasion d'interroger Maman à ce sujet, Voici donc ce qu'elle a pu recueillir:

Dimanche 30 janvier 2005

Mme Thiéry à déjeuner : très agréable journée !

"Savoir vieillir l'air malicieux

L'oeil pétillant, le coeur heureux

Offrir ton temps à tes amis

Et apprécier toujours la vie..."

Voilà le cadeau que nous a offert, aujourd'hui, notre Amie... avec des jolies roses ! Le tout ponctué de souvenirs dont voici quelques pistes.

Un ami de Gilbert, à l'époque où ils étaient étudiants à Paris, originaire des Vosges (ferme avec chevaux) avait voulu adresser un courrier pour remercier de l'accueil qu'il avait reçu , a rédigé l'adresse ainsi : "Famille Thiéry

au bord du Canal à Reims !

Et le courrier est bien parvenu…malgré la longueur du Canal au travers de la ville…

Le Papa de Mme Thiéry a connu les 3 guerres : 70, 14 et 40 ! Il avait quitté l'école à 10 ans…Mais il disait à ses enfants : "Ouvrez votre dictionnaire tous les jours, ce qu'il faisait inlassablement !

Pendant la guerre de 40, et avec quelle détermination , Mme Thiéry avait créé avec quelques femmes une "Association de Jeunes Mamans de la Paroisse St Jacques "…pour s'épauler, se retrouver communiquer…

Cette association a fonctionné bien longtemps et elles ont associé leurs maris qui venaient les retrouver aux vacances…

Il y avait la famille Senot, Simone et Geneviève Raillet (devenue Mme Mouze, épouse de Pierre, et "maman d'une grande famille toute venue" (Pierre Mouze était veuf avec 3 petits)

Anecdote avec la famille Stasi (ou tout du moins les enfants Bernard et Mario) :

Les parents Stasi, 32 rue Thiers, étaient souvent absents, ils voyageaient beaucoup…Mario est arrivé au boulevard en disant : "je viens déjeuner chez vous…les parents sont partis et le frigo est vide!"

Un autre jour, il a voulu repeindre la cuisine du boulevard…son talent de peintre en bâtiment était relatif…et de nombreuses dégoulinures en ont été le résultat !

A Bergnicourt 2 maisons ont été incendiées…( à l'origine, feux de cheminée non surveillés) et Mme Thiéry a accueilli, chez elle, les familles sinistrées !

Un ami de Dominique, rapatrié d'Algérie, était élève aux Beaux- Arts. Ne sachant pas dans quelle région de France se trouvait sa famille, et sans argent, il dormait à l'école. Dominique, avec la complicité de sa maman, le nourrissait de sandwichs tous les jours. Et Mme Thiéry de proposer : "ce serait plus simple que tu l'amènes à la maison"…Il y est resté 6 mois !!

Un souvenir bouleversant :

Pendant la guerre, Mme Thiéry était allée à l'hôpital (à l'emplacement du Musée St Remi actuel) pour la naissance de …l'un de ses enfants, puisque de 1931,32, 33…tous les ans elle mettait au monde cette belle et grande famille.

C'était dans des conditions très particulières : en chambre commune…plus de 20 lits…un "Feld Velsel" à la porte (gendarme allemand ) qui surveillait la seule et unique visite hebdomadaire autorisée et limitait son temps à 30 minutes par un coup de sifflet…(=Peu de mots…mais un silence chargé d'émotion)

L'horaire du passage de l'infirmière nous a imposé un retour à 17 heures rue Marteau…avec promesse de se retrouver un autre dimanche de printemps avec une de ses filles…Noëlle ou Bernadette…

J'ai essayé mon appareil numérique reçu de Jean-Dominique et Anne pour Noël, pour immortaliser ces heures d'Amitié.

Note de Gaby :

Maurice et Cécile PIGNOLET nous ont également envoyé un message pour nous dire qu'ils avaient eu connaissance de ce site, par François et Viviane, ce qui permet de relier toutes les familles.

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